dimanche 1 novembre 2015

Devenir facilitateur

Source Denis CRISTOL
La facilitation, position basse ou position haute?La facilitation, position basse ou position haute?
Devenir facilitateur pourrait bien être un travail identitaire, car il transforme le rapport aux autres du formateur-coach-consultant, moins centré sur son expertise et plus sur la relation et la médiation aux situations et aux motivations d'apprendre, de se développer et de s'engager dans l'action. Dans ce travail identitaire, nous pouvons proposer deux positions . La position basse et la position haute [1].
La position basse est une attention toute particulière aux rapports sociaux en vigueur dans le contexte physique ou numérique. Elle est faite d’ouverture d’attention à l’autre et aux détails des situations. La position haute relève d’une compétence technique à l’égard de sa matière d’un engagement dans l’action de sa capacité à dégager de l’énergie et de l’envie d’apprendre, de sa maîtrise des technologies.
Ces positions sont pour partie construites par les représentations réciproques que peuvent se faire l’apprenant et le formateur-coach-consultant. Elles peuvent contribuer à faire perdurer des visions dissymétriques d’un rapport au savoir de l’un qui saurait et de l’autre qui serait en attente d’un savoir. Par exemple la vision du « sachant » ou du solutioneur de problème, avant même qu’il se soit exprimé. Qu’il le veuille ou non, il est placé (encore à ce jour) par la situation en position haute. Ce faisant, ce crédit a priori n’est pas toujours justifié et peut conduire à des abus et à de la médiocrité. Deuxièmement, si le formateur-coach-consultant est placé sur un piédestal les apprenants sont éloignés de la confiance en soi indispensable pour réaliser un apprentissage. S’ils s’en remettent trop à l’autre et à son savoir, ils seraient de fait placés en difficulté pour se donner des buts d’apprentissage et apprendre par eux-mêmes.
[1] Cette terminologie renvoie au groupe informel de Palo-Alto
La facilitation, position basse ou position haute?
Si la maîtrise relationnelle et aujpurd'hui technologique sont des éléments importants pour appréhender la situation de formation, la capacité à faire évoluer le curseur entre les deux positions sur un continuum est indispensable.
Il s’agirait pour un formateur-coach-consultant d’apprendre à « s’assouplir » ou « s’affirmer » pour s’ajuster aux situations et surtout de repérer quand il doit le faire.
S’assouplir
Il s’agit ici d’une posture de relativisation de l’importance de ses valeurs, attitudes, habitudes, préférences, choix, orientations. S’assouplir passe par l’acceptation de sollicitations, le renforcement du plaisir de la découverte, l’audace de la différence. L’assouplissement peut prendre la forme d’exercices quotidiens : goûter aux différences, adopter un point de vue légèrement différent, remettre en question une certitude, interroger la validité d’une croyance présumée universelle. Il s’agit d’une incorporation à soi de l’étrange ou de l’étranger par petite touche.
S’affirmer
Il s’agit ici d’une posture assertive* qui postule d’une affirmation de soi, de ses compétences, de ses savoirs. La richesse de l’échange avec l’autre postule d’une égalité de ce qui est donné et de ce qui est reçu. Savoir donner passe aussi par la conscience de la valeur de ce que l’on donne. Affirmer cette valeur sans idéologie, prosélytisme, agressivité c’est faire preuve d’assertivité.
Enfin il est utile de se remémorer, qu’il n’est pas que le lien entre apprenants et formateurs-coach-consultant qui ait une incidence sur la situation d’apprentissage. Le sens d’apprendre est aussi différent en fonction des langues et des cultures et du moment de la vie dans lequel l'individu se situe.
Apprenons collectivement sur la facilitation en répondant au sondage (2 minutes) :http://doodle.com/poll/xw9tux3pgthsbvzt

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