lundi 28 décembre 2015

La part sociale de l'intelligence collective


L'intelligence collective est le grand défi de notre siècle, nous sommes plus nombreux sur la planète, nous en déréglons les mécanismes naturels de régulation par nos actions sur l'environnement[1], les richesses sont de moins en moins bien réparties[2], les migrations humaines augmentent chaque année[3], la technologie, en particulier, numérique se glisse dans toutes les dimensions de notre vie et transforment nos sociétés. 

Il s’agit donc de faire face à des « transitions fulgurantes » face à ces phénomènes qui impactent les manières de vivre ensemble. 

L’intelligence, est souvent perçue comme une caractéristique individuelle, pourtant il existe une réflexion sur l’intelligence collective qui ne cesse de s’approfondir, nous pouvons citer les travaux de Jean-François Noubel[4] qui décrit les formes d’intelligence collective (en essaim, collective originelle et de proximité, pyramidale, ou encore intelligence collective globale à l’échelle de la planète) et ceux de Colligence[5] qui en décrit la constitution (rôle du conflit et des émotions), les enjeux (d’éthique de leadership, de création de flux, de dialogue génératif, de facilitation).


J’apporterai un élément complémentaire de réflexion en posant mes propres hypothèses sur la part sociale de l’intelligence collective. Il s’agit d’hypothèses et de questions car je suis bien en peine de prouver de façon scientifique ce que j’exprime c’est-à-dire avec un protocole de recherche, la possibilité de réfutation, ou la référence à des expérimentations sociales mesurées. Donc 

voici les 3 questions que je propose de creuser :


Existe-t-il une intelligence socio-perceptive ?
Le sociologue Alain de Vulpian affirme qu’il existe des phénomènes de socio-perception au sein de groupe ou de collectif qui élaborent une intuition d’un monde différent. Par conséquent, existe-t-il une forme d’intelligence socio-perceptive, qui serait le propre d’individus ou de groupes capables de penser le monde et de percevoir dans les formes sociales qui se mettent en place, celles qui affecteront nos manières de vivre ensemble. Cette forme d’intelligence serait-elle faite d’empathie, de sensibilité au monde qui nous entoure, de capacité à voir à l’intérieur de soi-même par la sensibilité aux autres, de rêver un autre monde et d’être utopique.
Existe-t-il une intelligence sociodidactique ?
J’explore plus particulièrement cette forme d’intelligence collective dans le champ éducatif par toutes les formes d’apprentissages collaboratifs qui mettent les individus d’où qu’ils viennent, où qu’ils aillent en résonnance les uns avec les autres. Il s’agit de développer ce pouvoir d’apprendre ensemble les uns pour les autres et pas seulement pour soi. Il s’agit de se définir des buts d’apprentissage au sein de communautés d’apprentissages, de créer des espaces d’apprentissage collaboratif, en réciprocité, ou chacun est un pair pour les autres, à égalité de dignité de savoir.
Existe-t-il une intelligence restauratrice ?
Cette troisième forme d’intelligence s’inscrirait dans l’idée de la reliance du sociologue Bolle de Bal. Il s’agit d’une intelligence qui nous relie les uns avec les autres qui construit du social, évite les exclusions tire parti des compétences de chacun abandonne, pour un temps, la résolution de problèmes pour se concentrer sur le futur, l’espérance de possibilités nouvelles et ce faisant les fait apparaître. Chacun s’assure de l’inclusion de tous.
Sentir, apprendre se lier forment le triptyque de la dimension sociale de l’intelligence collective qui pourrait bien être utile aux hommes pour faire évoluer leur destin commun.
[1] vérifiez par vous-même en lisant l'excellent ouvrage de l’environnementaliste James Lovelock La Terre est un être vivant : l'hypothèse Gaïa, l'ouvrage explique comment se crée l'atmosphère terrestre
La part sociale de l'intelligence collective

samedi 19 décembre 2015

La pédagogie post-moderne

ource Denis Cristol

Le sociologue Michel Maffesoli fait part de sa vision post-moderne de la pédagogie qui s’efface au profit d’un monde de l’initiation. Voilà ce que je comprends de ses propos.
Le monde de la pédagogie
Dans le monde de la pédagogie, l’éducation est un savoir imposé. La relation de pouvoir est très présente. Il s’agit d’un monde « optique » dans le sens où le projet prédomine. On se projette vers le futur. La perfection est au cœur de ce monde dichotomique du bien et du mal. C’est un monde occidentalisé, au sein duquel le régime diurne de l’imaginaire prend toute sa force. Un monde viril ou les objets contondants soc de charrue, glaive dominent. Dans un tel monde le proche éloigne par sa rigidité : c’est le règne du logos spermaticos. La thématique de la liberté est omniprésente, mais cette liberté est inculcation d’un « petit soi » par le processus d’éducation. Le savoir est enseigné, mais c’est un savoir hors sol. L’image qui vient est celle de la bibliothèque du monde des parallèles euclidiens. Les rayonnages de livres qui se font face prétendent expliquer le monde (de explicare lui enlever ses plis). Ce monde s’étiole.
Le monde de l’initiation
Le monde de l’initiation est un monde marqué par le triptyque « apprendre, se déprendre et faire apprendre ». L’éducation change de sens elle s’attache plus à l’idée de connaissance de « naître avec » elle soutient une valorisation de l’auctoritas « ce qui fait croitre ». C’est un monde plus immédiat plus proche, un « monde tactile ». Un monde qui s’orientalise. La circumnavigation internet rend proche même le lointain. 

Elle ouvre au régime nocturne de l’imaginaire, les objets qui le caractérisent, sont des objets qui reçoivent. Ce monde est celui des frères il est fait d’horizontalité, c’est la loi des frères. Il est possible d’évoquer l’invagination du sens pour décrire cette part féminine qui se développe. C’est désormais la ratio seminalis qui l’emporte cette raison accueillante. 

Les processus d’éducation laissent la place au processus d’interaction favorisant l’apparition du « grand soi ». C’est un monde d’initiation, ou d’accompagnement dans le monde de la connaissance. L’explication cède la place à la compréhension. La connaissance est ancrée dans des pratiques et des expériences. Cette expérience où l’on périt à soi pour naître à l’autre. Les lieux de savoir se font lieu de regroupement et de co-action.
La pédagogie post-moderne

vendredi 18 décembre 2015

Comment concilier révisions des partiels et fêtes de Noël

Sources : 

Le Monde.fr |  | Par 
Comment survivre aux révisions pendant les vacances de Noël

Les partiels approchent et vous redoutez de passer toutes vos vacances à travailler ? Pour concilier dinde aux marrons enfamille, Premier de l’an entre amis et révisions studieuses, sans se disperser ni culpabiliser, deux maîtres mots : s’organiser et… dédramatiser, vous conseillent trois experts en examens.


  • Prendre du recul
Tout d’abord, faites redescendre la pression d’un cran, un stress trop important est contre-productif. « Échouer à un examen, ce n’est pas la fin du monderelativise Marco Bertolini, formateur et animateur auprès d’étudiants d’ateliers pour « apprendre à apprendre ». Il ne faut pas considérer l’échec comme une faute, mais comme une étape normale de l’apprentissage. »
Prendre du recul peut aider à reprendre le contrôle sur ses émotions : « Se rappeler ses motivations à long terme, pourquoi on travaille, redonner du sens à ce que l’on fait, aide à se sortir de la contrainte à court terme », conseille Fanny Sauvade, psychologue au sein de l’association Apsytude, dédiée aux consultations étudiants.
  • Profiter des moments de plaisir
Inutile de culpabiliser lorsque vous abandonnez vos fiches pour un verre avec votre bande du lycée ou une partie de Mille Bornes, ce n’est pas du temps perdu : « Les moments en famille ou entre amis ne sont pas seulement du luxe, ces intermèdes redonnent de la motivation, rassure Fanny Sauvade. Il faut même les inscrire sur son planning de révisions. Ainsi, ils seront prévus et vous ne les considérerez pas comme des écarts. »
  • Enseigner pour apprendre
Profitez d’être en famille pour mettre tout le monde à contribution. « Expliquez votre cours à votre petite sœur de six ans, votre cousine, vos parents, de préférence à quelqu’un qui n’y connaît rien, conseille Marco Bertolini. Cela oblige à connaître son cours et à le reformuler par rapport aux questions qu’ils poseront, ce qui crée de nouvelles connexions neuronales et aide à mémoriser. »

Pour comprendre comment fonctionne la création de nouvelles connexions, vous pouvez essayer Axon, un serious game – ou jeu sérieux – où vous incarnez un neurone qui tente de survivre en créant de nouvelles connexions plus vite que les autres.
  • Faire des choix stratégiques
Combien de temps faudra-t-il pour réviser tel chapitre, telle matière, maîtriser telle notion ? Pas facile à estimer. Marco Bertolini conseille de classer ses cours en trois catégories : ceux qu’on connaît bien, ceux qu’on connaît un peu ou de manière approximative, ceux qu’on ne connaît pas du tout. « Inutile d’apprendre ce que vous connaissez déjà, avance-t-il. Dans un temps limité, mieux vaut miser sur ce que l’on ne maîtrise pas du tout ou qu’un peu. »
« Il faut aussi raisonner en termes de coefficients et mettre l’accent sur les grosses épreuves », ajoute Anne Malgouyat, directrice du pôle Coordination des études de l’université de Bordeaux-Montaigne. Faire des impasses pour gagner du temps ? « En règle générale, c’est une mauvaise idée, témoigne-t-elle. Après, si vraiment on ne comprend rien de rien à une matière qui n’a pas un gros coefficient, ce n’est pas en s’y mettant quinze jours avant que cela va changer quelque chose. Autant se concentrer sur les matières dans lesquelles on peut progresser. »
  • Mettre à profit tous les temps morts
Vous avez une heure devant vous avant l’arrivée du Père Noël ? Préparez un plan de dissertation. Vous avez quelques minutes entre la poire et le dessert ? Jetez discrètement un œil sur vos fiches. Tous les temps morts peuvent être optimisés. « Quand on a du temps devant soi, on peut privilégier les matières qui demandent plus de réflexion, conseille Anne Malgouyat. Et quand on a cinq minutes, on révise pour les examens plus courts type QCM (questionnaire à choix multiple) ou questions de cours. »
Mieux : travailler par petites séquences serait bien plus efficace. « De toute façon, après 30 minutes de travail, notre cerveau nous fait croire que nous assimilons toujours alors que ce n’est plus le cas, explique Marco Bertolini, qui conseille de travailler par séquences de 20-25 minutes signalées par une minuterie, entrecoupées de pauses de 5 minutes. Ce temps de pause n’est pas perdu puisque le cerveau en profite pour faire des liens entre les informations que l’on vient d’emmagasiner. »
  • Visualiser (et montrer) le travail accompli
Pour ne pas perdre de temps et apprécier le chemin parcouru, affichez votre planning sur un tableau, divisé en trois colonnes : « à faire », « en cours » et « terminé ». Inscrivez les tâches à accomplir (chapitre à réviser, fiche à écrire, exercice à maîtriser) sur des post-its à déplacer entre les colonnes en fonction de l’avancement de votre travail, « en veillant à ne jamais en avoir plus de trois dans la colonne “en cours”, pour ne pas se laisser déborder », ajoute Marco Bertolini.
En plus d’être gratifiant, ce tableau a un autre avantage non négligeable : tout le monde peut voir où vous en êtes. « C’est un très bon outil de négociation, plaisante Marco Bertolini. Plus sérieusement, vos parents seront rassurés de voir que votre travail avance et devraient relâcher un peu la pression. » Fanny Sauvade conseille également de prévenir sa famille des moments où l’on sera disponible ou non. « Cela vous évitera d’être sollicités en permanence et rassurera tout le monde », ajoute-t-elle.
Si vous partez pour les fêtes et ne pouvez pas emmener votre tableau avec vous, l’application Trello permet de gérer son planning avec la même technique et se synchronise sur ordinateur et smartphone (gratuit, iOS et Androïd).
  • Varier les lieux de travail
Vous aimeriez réviser tranquillement dans votre chambre mais vous devez voyager aux quatre coins de la France pour rendre visite à vos parents, grands-parents ou cousins éloignés ? Tant mieux, changer régulièrement de lieu de révisions est très bon pour la mémoire. « Le cerveau fonctionne de manière contextuelle. Il associe la tâche que l’on accomplit avec le lieu où l’on est. Si l’on révise toujours au même endroit, on risque d’avoir du mal à mobiliser ses connaissances dans un autre, comme dans la salle d’examen par exemple », explique Marco Bertolini.
Enfin, dites-vous que vous n’êtes pas seuls, la plupart des étudiants de l’université passent leurs partiels en janvier. Un dépit bien résumé par cet étudiant sur Twitter :


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/12/18/comment-concilier-revisions-des-partiels-et-fetes-de-noel_4834486_4401467.html#bPyAbS5tdJul8e35.99

Le quadrant d'Ofman


Le quadrant d'Ofman permet d'explorer nos qualités fondamentales et challenges pour éviter nos pièges et allergies… Je m'explique par étape.
Etape 1 - Qu'est-ce qu'une qualité fondamentale ? C'est une qualité que l'on vous a toujours reconnue, elle n'a pas été acquise (par une formation et par l'expérience) mais est innée.

Prenons comme exemple Hélène que l'on dit "déterminée".

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Etape 2 - Pour toute qualité, on va définir un piège. C'est quoi un piège ? Et bien c'est une qualité exprimée à l'excès ! Donc votre entourage peut vous reprocher parfois d'être dans votre piège . 
Reprenons notre exemple, lorsqu'Hélène dépasse les bornes en ce qui concerne sa qualité de détermination, elle devient "obstinée".

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Etape 3 - Bonne nouvelle, pour échapper à nos pièges nous avons nos challenges ! Un challenge c'est le contraire de notre piège... en positif ! 
Donc pour Hélène qui peut se montrer obstinée,  son challenge est la "souplesse". 
Le défi (s'il est relevé) c'est de trouver un équilibre entre sa qualité et son challenge afin d'éviter son piège.
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Etape 4 - Comme tout a une fin, voici venir l'allergie qui est l'exagération du challenge et en devient une allergie bien négative.
Trop de souplesse conduit à de l'"indécision" ! 
Pour vérifier si l'on a bien fait son travail, il faut vérifier que l'allergie est bien l'oppose en négatif de la qualité. Dans le cas contraire il faut revoir l'ensemble du quadrant.

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Bien évidemment j'entends certains dire qu'en partant de la qualité de détermination leur quadrant aurait été différent de celui que je propose… et c'est normal ! Chacun vit son quadrant qui lui correspond et lui est propre.
Alors me direz-vous comment travailler cet outil avec une personne que l'on accompagne vers son objectif ? Je prends un exemple : 
J'accompagne Julien dans le démarrage de son activité, on en est à la quatrième séance et cela fait la xième fois qu'il me parle de sa lenteur… Je décide de lui faire découvrir "son quadrant" en partant de son piège "la lenteur" (et oui on peut commencer son quadrant par n’importe laquelle des 4 cases ). Julien prend conscience de sa qualité qui peut se transformer en ce piège, mais qui combiné à son challenge lui permet d'avancer plus sereinement.  Cette découverte lui a permis de reprendre la main et d'envisager changer…
Je vous joins les adresses des différentes vidéos (en anglais) que Daniel Ofman a fait pour expliquer son outil : Vidéo 1 / Vidéo 2 / Vidéo 3 / Vidéo 4 / Vidéo 5 / Vidéo 6 / Vidéo 7 / Vidéo 8  / Vidéo 9.

Je tiens également à signaler l'application pour Iphone "Core quality" (en anglais) qui permet de travailler sur soi avec le quadrant d'Ofman quotidiennement...

Le carré fondamental de Daniel Ofman (appelé Core Quadrant en anglais) repose sur un schéma simple et représente un outil très intéressant dans la régulation des relations interpersonnelles et l’amélioration de la connaissance de soi.
Il se présente sous la forme suivante :
Afin d’éclairer le lecteur, en voici l’articulation, le fonctionnement et son champ d’application dans une démarche de coaching, qu’elle soit personnelle ou professionnelle.

Les qualités fondamentales (Core Qualities) et les allergies

Selon Daniel Ofman, chacun de nous possède des qualités humaines fondamentales innées qui nous définissent et nous caractérisent en tant qu’individu et que les autres nous attribuent d’ailleurs bien volontiers. Elles sont à ne pas confondre avec les compétences qui relèvent quant à elles de l’ordre de l’acquis. 
Ainsi, nous aurons naturellement tendance à mieux nous entendre avec les personnes qui les possèdent également. Dans le cas illustré ci-dessus, si je me caractérise comme quelqu’un de modeste, je vais apprécier la compagnie de personnes qui le sont également à mes yeux et donc par conséquent juger négativement voir rejeter les personnes qui me semblent être à l’opposé, c’est à dire arrogantes (c’est ce que Ofman dénomme « l’allergie » en bas à gauche du quadrant). Elle peut donc être définie comme l’inverse en négatif de la qualité mise en avant.
En psychologie, on peut dire que ce qui nous énerve chez les autres, par effet miroir, renvoie à une partie de soi que l’on n’a pas intégrée...
« When you judge another, you do not define them, you define yourself !» Wayne Dyer.

Le piège ou Pitfall

Revenons à notre exemple : si dans mon environnement je suis quelqu’un de modeste et que je cultive et développe cette qualité intrinsèque à l’excès, je peux ainsi devenir totalement invisible auprès de mes proches, collègues de travail, managers ou encore de ma direction : c’est le revers de la médaille !
Bien évidemment, si je prends conscience de cette réalité, je vais avoir naturellement tendance, et avec le même excès, à vouloir contrebalancer cet aspect et tendre vers ce que je rejetais à l’origine (l’arrogance) et révéler aux autres, par la même occasion, ma faiblesse d’origine (une trop grande modestie) : c’est le piège !
C’est d’ailleurs ainsi que les personnes qui s’évertuent à ne surtout pas vouloir ressembler à d’autres finissent par devenir exactement comme elles. Les cas d’école qui illustrent cette loi ne sont pas difficiles à trouver...

Le challenge

Toujours dans notre exemple, on se rend alors compte que le challenge qui se propose à moi dans cette situation sera de trouver un point d’équilibre par un travail d’intégration (et non de rejet) entre mon allergie de départ (l’arrogance) et le piège ainsi mis en évidence (la transparence ou l’effacement). C’est à dire de trouver en moi une nouvelle qualité ou ressource positive qui annihile le piège. En l’occurrence, il s’agira ici de développer ma présence dans un équilibre symbolisé par les flèches et les signes + dans le carré.

Utilisation dans une démarche de coaching 

Cet outil simple d’utilisation s’avère très utile dans un travail d’accompagnement quand sont en jeu des difficultés relationnelles voire conflictuelles abordées dans une approche systémique ; c’est-à-dire la personne dans son environnement et son interaction avec celui-ci (voir article sur le coaching centré sur la solution).

Cet exercice peut également être conduit de manière individuelle comme outil de connaissance de soi. Alors, à partir des qualités que l’on vous reconnaît, saurez-vous déceler quels sont vos pièges potentiels liés à vos allergies et relever ainsi les challenges correspondants ?

lundi 14 décembre 2015

Le coaching : une nouvelle approche de la pédagogie

Sources : Thot Cursus



Créé le dimanche 13 décembre 2015  |  Mise à jour le lundi 14 décembre 2015
Le coaching : une nouvelle approche de la pédagogie
Dans une époque de transformation, il n'est pas étonnant que tout soit remis en question. Par exemple, en éducation, jusqu'à tout récemment, nous avions l'impression que la méthode du maître à l'avant de la classe qui, tel un passeur, mène les apprenants à la rive de la connaissance était la façon de faire. Après tout, elle était en place depuis si longtemps.
Pourtant aujourd'hui, le modèle s'écroule. Petit à petit, l'idée du professeur donnant un grand cours magistral qui change la vie de ses étudiants s'érode. Parce qu'en dehors de la culture populaire, cela ne se traduit pas dans le réel. Alors, s'ils ne sont pas les gardiens de la connaissance, que devraient devenir les enseignants ? Des membres d'une université dans des programmes basés sur la compétence ont affirmé dans un article de Insider Higher Ed que l'enseignant à ce niveau devrait être un coach.

Coacher les apprenants

Qu'est-ce qu'implique le coaching auprès d'étudiants ? Cela signifie qu'il ne s'agit plus d'une relation d'un maître aux apprenants, mais d'un échange bilatéral entre l'enseignant et ceux qui apprennent. Résultat : plus d'autonomie de l'étudiant et un enseignement personnalisé. Ainsi, dans la faculté des deux auteurs, les jeunes gens doivent contacter par téléphone, technologie de communication synchrone ou en personne leur professeur toutes les deux semaines au minimum pour une période de 30 minutes.
Ces échanges permettent de voir ce qui a été fait récemment. L'enseignant souligne alors les bons coups, mais fait aussi remarquer les faiblesses, les erreurs et les attitudes négatives de l'apprenant. Par la suite, ils établissent des objectifs clairs que doivent remplir les étudiants d'ici la prochaine rencontre. Le but du coach est de leur montrer comment ils peuvent résoudre les problèmes complexes, leur donner de la confiance en trouvant une approche personnalisée pour se faire et les motiver à augmenter leurs performance en leur donnant du support.

Différente, avantageuse et complexe à la fois

Cette approche est donc totalement différente de la traditionnelle. Mais selon ces auteurs, elle a de nombreux avantages.
En effet, elle améliorerait grandement les liens entre étudiants et professeurs, tout en n'étant plus la source des réponses. Le coach doit plutôt suggérer ou encourager à ce que l'apprenant trouve une solution par lui-même. Cela augmente les performances de celui-ci et ce, même en dehors de la vie académique. D'autant plus que ce type de relation ressemble davantage à celles qu'ils trouveront en dehors de l'enceinte universitaire.
Toutefois, transformer sa pratique en coaching n'est pas aisée. Il faut repenser entièrement sa façon de faire et préparer le tout pour que l'étudiant soit à l'aise et en mesure de bien réussir le cours. Simplement vouloir passer du magistral au coaching sans réflexion sur les méthodes de communication et d'évaluation mènerait à un fiasco. Il faut aussi définir les limites de l'aide. Oui, le professeur doit être disponible, mais ce n'est pas un service 24h/24, 7 jours sur 7.
Le coaching a le potentiel de transformer l'éducation postsecondaire passablement. Or, cela doit se faire de façon satisfaisante puisqu'elle change littéralement la méthode d'enseignement. Il ne faut pas, non plus, que cela devienne une raison pour les universités de ne plus engager des enseignants à plein temps. Au contraire, une telle approche demande justement des professeurs disponibles de nombreuses heures chaque semaine de la session.


Références :
Couture, Marc. "La Transformation Du Rôle Du Professeur Qui Intègre Le « coaching »." L'éveilleur. Dernière mise à jour : 1er mai 2015. http://leveilleur.espaceweb.usherbrooke.ca/21331/la-transformation-du-role-du-professeur-qui-integre-le-coaching/.
Seifert, Christine et Richard Chapman. "Essay on Making the Switch from Professor to Coach." Inside Higher Ed. Dernière mise à jour : 27 avril 2015. https://www.insidehighered.com/views/2015/04/27/essay-making-switch-professor-coach.

Conduite des Réunions

reunion
Sujet épineux pour tout directeur , surtout depuis un an  (changement des temps scolaires) !

Comment faire pour que ces temps de travail soient utiles ,  en donnant à chacun, cerise sur le gâteau,  le sentiment de ne pas perdre son temps ?
D’abord, chers collègues directeurs, déculpabilisez!  La réussite d’une réunion ne repose pas que sur vous : chacun y porte sa part de responsabilité !
Une première clé de la réussite, c’est l’authenticité des projets bâtis sur des besoins identifiés, la confiance partagée et la délégation  !
Le système de « pilotage des actions » , danimation de réunions, par des collègues… transfère à chaque membre de l’équipe  une partie des responsabilités collectives!
Et en même temps une visibilité, une reconnaissance  pour chacun, dans l’équipe ! Se sentir reconnu, avoir sa place, ça n’a pas de prix ! Question d’estime de soi ! 
Encore faut-il que le Directeur accepte de partager ses prérogatives, sans craindre de perdre des pouvoirs de toute façon illusoires ! 
Mais on ne peut déléguer que si l’on sait où on va ! Clarté du projet !
Une deuxième clé, c’est la transparence du fonctionnement , dont  la capacité à affronter les difficultés et les désaccords fait partie.  Et là, mieux vaut avoir un minimum de connaissances sur ce qui se joue en communication et sur les types de personnalité auxquels vous allez parfois vous « confronter » !
Quelques principes de base:
– Négocier les temps et modalités de réunions, en sachant que plus vous multipliez lesréunions courtes, et plus vous donnerez aux collègues le sentiment de ne plus se quitter ! Risque d’overdose! 
Il n’est pas inutile de redonner, en début d’année, une information claire sur nos obligations. Tout le monde est sensé savoir, mais en réalité…  ! 
– Avoir une visibilité sur l’année, établir un calendrier des réunions, de période en période pour permettre à chacun(e) d’anticiper et de gérer au mieux ses contraintes personnelles (problèmes de gardes d’enfants, par ex)
Perso, pour ces deux premiers points (connaissance du cadre et négociation)  , j’utilise descartes heuristiques comme ici.
– C’est une évidence, mais une réunion, ça se conduit … un peu comme une bonne séance d’apprentissage:
> une réunion se prépare, il y a un ordre du jour et un déroulement prévu (le menu) ; on situe la réunion dans le cursus, on distribue la parole si nécessaire et il y a un gardien du temps !On ne se quitte pas sans faire une brève synthèse des avancées, des décisions prises… et sans définir des perspectives, histoire de se mettre en projet ! Un compte-rendu écrit permet d’instituer les décisions ! 
En incitant les collègues volontaires à piloter eux-mêmes  actions, projets et réunions , chacun finira par appréhender ce rôle difficile d’animateur de réunion.  La qualité d’écoute et de participation y gagnera ! Commencer par donner à chacun l’occasion de traiter d’un sujet en conseil d’école ! Vous verrez que la plupart des collègues le feront souvent bien mieux que vous ! Chacun se sentira investi, et vous pourrez vous concentrer sur la gestion des relations et de la communication!
Rien de pire que ces réunions où les uns mangent, les autres continuent de corriger leurs cahiers ou de préparer leur travail du lendemain tout en écoutant d’une oreille distraite ! Alors, clarté du cadre oblige, fixons un protocole: quand on est en réunion, c’est pour travailler pleinement sur un sujet ! On ne corrige pas ses cahiers, on ne mange pas…. sauf si on en a décidé autrement, collectivement  et occasionnellement !
– Le travail d’équipe se décline en de nombreuses modalités selon besoins et état d’avancée du projet; la règle de l’alternance (rythme) si importante en pédagogie est valable ici aussi !
Alternance des regroupements:  collectif, groupes, binômes, individuel, travail de cycle, travail thématique inter-cycle, travail en équipe, travail entre écoles,  …  
Alternance et différenciation des  tâches : tout le monde n’est pas obligé de faire la même chose au même moment ! Oeuvrer au projet commun en se partageant le travail ! Retour au collectif indispensable  !
Alternance des supports: oraux, écrits individuels ou collectifs (vidéo-projecteur), textes à lire, dessins humoristiques, ressources numériques, alimentation en lectures permettant l’avancée du groupe,  l’amorçage des discussions (cf exemple de notre Gazette) .
Alternance des types de travail:  groupes de productions, de pilotage, temps de réflexion, d’échange ou d’analyse, de recherche, de mise en pratique, …
Alternance des interventions: faire appel aux ressources et intérêts de chacun, à des compétences extérieures qui viendront alimenter le groupe au bon moment (services sociaux, médicaux, culturels, équipe de circonscription, collègue innovant, …) ; élargir , sur certains temps, aux membres de l’équipe éducative quand le sujet s’y prête: le concierge, le personnel périscolaire, des parents élus… (pour le travail sur le climat scolaire par exemple!)
Alternance des temps et lieux de réunion, en fonction des besoins et des disponibilités: concertations longues ou courtes, plages horaires variées pour ne pas indisposer toujours les mêmes ; changer les lieux de réunion (dans,  et pourquoi pas hors de l’école!)
> Comme en classe, il faut aussi, parfois, savoir relâcher, la convivialité n’est pas interdite !
Travailler UTILEMENT et EFFICACEMENT en réunion, on le voit, suppose un vrai investissement pour le directeur (la directrice)  qui manque cruellement de temps !
Pas d’autre solution que de déléguer, progressivement, des prérogatives qui n’appartiennent pas qu’à lui! Le directeur n’est d’ailleurs pas obligé d’être systématiquement présent (cf texte « conseils de cycles »)
Mais attention, la délégation repose sur la clarté de cadres partagés qui nécessitent discussion et consensus minimal … Dans le cas contraire, on tombe vite dans le « chacun pour soi » et dans les initiatives désordonnées !
« Quand chacun fait ce qui lui plait, on fait forcément déplaisir à quelqu’un!« 
Dernier point, ne culpabilisez pas si vous ne faites pas tout ça ! Moi qui écris ces quelques lignes, je ne trouve pas le temps de tout appliquer! Je tends à… et c’est déjà un gros travail !