lundi 28 décembre 2015

La part sociale de l'intelligence collective


L'intelligence collective est le grand défi de notre siècle, nous sommes plus nombreux sur la planète, nous en déréglons les mécanismes naturels de régulation par nos actions sur l'environnement[1], les richesses sont de moins en moins bien réparties[2], les migrations humaines augmentent chaque année[3], la technologie, en particulier, numérique se glisse dans toutes les dimensions de notre vie et transforment nos sociétés. 

Il s’agit donc de faire face à des « transitions fulgurantes » face à ces phénomènes qui impactent les manières de vivre ensemble. 

L’intelligence, est souvent perçue comme une caractéristique individuelle, pourtant il existe une réflexion sur l’intelligence collective qui ne cesse de s’approfondir, nous pouvons citer les travaux de Jean-François Noubel[4] qui décrit les formes d’intelligence collective (en essaim, collective originelle et de proximité, pyramidale, ou encore intelligence collective globale à l’échelle de la planète) et ceux de Colligence[5] qui en décrit la constitution (rôle du conflit et des émotions), les enjeux (d’éthique de leadership, de création de flux, de dialogue génératif, de facilitation).


J’apporterai un élément complémentaire de réflexion en posant mes propres hypothèses sur la part sociale de l’intelligence collective. Il s’agit d’hypothèses et de questions car je suis bien en peine de prouver de façon scientifique ce que j’exprime c’est-à-dire avec un protocole de recherche, la possibilité de réfutation, ou la référence à des expérimentations sociales mesurées. Donc 

voici les 3 questions que je propose de creuser :


Existe-t-il une intelligence socio-perceptive ?
Le sociologue Alain de Vulpian affirme qu’il existe des phénomènes de socio-perception au sein de groupe ou de collectif qui élaborent une intuition d’un monde différent. Par conséquent, existe-t-il une forme d’intelligence socio-perceptive, qui serait le propre d’individus ou de groupes capables de penser le monde et de percevoir dans les formes sociales qui se mettent en place, celles qui affecteront nos manières de vivre ensemble. Cette forme d’intelligence serait-elle faite d’empathie, de sensibilité au monde qui nous entoure, de capacité à voir à l’intérieur de soi-même par la sensibilité aux autres, de rêver un autre monde et d’être utopique.
Existe-t-il une intelligence sociodidactique ?
J’explore plus particulièrement cette forme d’intelligence collective dans le champ éducatif par toutes les formes d’apprentissages collaboratifs qui mettent les individus d’où qu’ils viennent, où qu’ils aillent en résonnance les uns avec les autres. Il s’agit de développer ce pouvoir d’apprendre ensemble les uns pour les autres et pas seulement pour soi. Il s’agit de se définir des buts d’apprentissage au sein de communautés d’apprentissages, de créer des espaces d’apprentissage collaboratif, en réciprocité, ou chacun est un pair pour les autres, à égalité de dignité de savoir.
Existe-t-il une intelligence restauratrice ?
Cette troisième forme d’intelligence s’inscrirait dans l’idée de la reliance du sociologue Bolle de Bal. Il s’agit d’une intelligence qui nous relie les uns avec les autres qui construit du social, évite les exclusions tire parti des compétences de chacun abandonne, pour un temps, la résolution de problèmes pour se concentrer sur le futur, l’espérance de possibilités nouvelles et ce faisant les fait apparaître. Chacun s’assure de l’inclusion de tous.
Sentir, apprendre se lier forment le triptyque de la dimension sociale de l’intelligence collective qui pourrait bien être utile aux hommes pour faire évoluer leur destin commun.
[1] vérifiez par vous-même en lisant l'excellent ouvrage de l’environnementaliste James Lovelock La Terre est un être vivant : l'hypothèse Gaïa, l'ouvrage explique comment se crée l'atmosphère terrestre
La part sociale de l'intelligence collective

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